La relecture, eau de javel des campagnes électorales ?


Petite lecture instructive à propos du derrière des news, dimanche dans le New York Times. Apparemment, c’est devenu la norme: plus aucune citation de l’entourage d’un candidat ne sort où que ce soit sans être relue par les attachés de presse concernés. Propos un peu forts, formules malhabiles, langage trop commun sont évacués par des équipes obsédées par la gaffe qui peut planter une campagne ou juste pourrir le week-end de tout un staff. Un travers courant à Washington (et à Lausanne, d’ailleurs, mais passons), même hors des périodes de campagne électorale. Bizarrement, l’auteur du papier a eu de la peine à mettre le doigt sur les conséquences qu’on peut craindre d’un tel phénomène: des coupes souvent mineures et inutiles, apparemment, d’après les rares journalistes qui acceptent d’en parler… anonymement.

Rançon de la chasse au buzz ou dérive d’une info aseptisée? Même des interviews enregistrés passent à la moulinette, apparemment. Mais ils ne seront peut-être pas perdus pour tout le monde. Cette histoire du Times m’a fait penser à un article du Nieman Lab, un blog sur l’avenir du journalisme de l’Université Harvard: l’article présente une nouvelle start-up qui récupère les vieux interviews de la presse écrite que les journalistes ont gardés sur cassette dans une vieille boîte à chaussure, après en avoir extrait les citations pour leur papier. Un vivier de trésors oubliés dans lesquels la voix de stars et d’Américains ordinaires revit sous la forme de documents sonores inédits. Il y aura peut-être des histoires à revisiter.

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