Sur les campus américains, il est fréquent que la statue d’un ancien académicien soit considérée comme porte-bonheur par les étudiants, qui viennent alors frotter leurs mains sur le bronze pour s’en garantir les bonnes grâces. A New Haven, par exemple, les freshmen de Yale frottent le pied droit d’un ancien recteur ayant pour réputation d’avoir généreusement poussé le huit de son College au départ des fameuses courses contre Harvard. A Austin, jusqu’en 2010, les étudiants de l’Université du Texas caressaient la tête d’un prof de droit du début du XXè Siècle (il avait auparavant participé comme jeune sudiste à la première bataille de la Guerre de Sécession), membre fondateur d’un chapitre du KKK, et reconnu pour avoir massacré d’anciens esclaves. A en croire ce billet publié par The Root, l’ambiance n’est pas encore à la concorde, le journal des étudiants ayant récemment moqué dans un dessin l’assassinat du jeune noir Treyvon Martin en Floride.
Et voilà qu’en pleine campagne de réelection du premier président noir, c’est bien autour de cette université que va se jouer l’avenir d’un pilier de la politique d’égalité des chances: la discrimination positive. La Cour suprême s’apprête en effet à trancher dans Fisher v. Univesity of Texas at Austin. La question est simple: une université peut-elle utiliser la couleur de peau comme critère de sélection de ses étudiants? Lire la suite